Vers une souplesse de gestion au bénéfice des services hospitaliers : le bulletin de CMI (sept20)

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vers une nécessaire souplesse de gestion

Trois axes de simplification

Le Ségur de la santé consacre un pilier entier à cette simplification de la gouvernance. Le mardi 21 Juillet 2020, Olivier Véran a affirmé l’intention de pousser trois pistes de réforme :

  • La médicalisation de la gouvernance avec une prise de décisions conjointes des mesures médicales entre le DG de l’établissement et le président CME. Bulletin GHT de CMI de décembre 2019 pour une mise en perspective sur cette thématique
  • La flexibilisation de la gestion du temps de travail
  • La simplification de différents processus et procédures internes comme la réalisation d’études cliniques et les procédures de certification qualité

Une réforme avant tout managériale et organisationnelle

Le Ségur de la santé prévoit de responsabiliser et désengorger les services en développant des délégations de gestion qui géreront les ressources humaines et les investissements courants. Ces délégations au bénéfice du pôle ou du service simplifieront les processus et redonneront sens au quotidien des soignants avec en prime une marge de manœuvre accrue. Ces délégations ont fait l’unanimité au CH de Valenciennes.  En effet, au travers d’un post Linkedin, le DG a salué la mise en place de « fonctions logistique et administratives » favorisant l’autonomie décisionnelle des médecins. Des répercussions positives sur la qualité des soins et sur les bilans financiers ont notamment été observées.

La suggestion de la mission Claris de mieux « définir les circuits de décisions et de communication avec un principe de subsidiarité à travers « un management participatif assumé par chaque niveau de responsabilité » est reprise. D’une part, le ministère ouvre la possibilité à chaque établissement d’adapter son organisation interne et de rendre les pôles optionnels. D’autre part, les modalités de nomination des chefs de service reposeraient sur un appel à candidature, une présentation un projet de service par les candidats avant un vote de la commission médicale d’établissement. Ces mesures visent à rendre l’organisation de l’hôpital plus flexible en redonnant plus de place à de plus petites entités qu’il conviendra de ne pas transformer en baronnies.

Corrélativement, il est question de donner plus de liberté dans la gestion du temps de travail. A ce titre, Olivier Véran a préconisé des accords locaux contractualisés entre directions d’établissements et personnels soignants pour apporter de la souplesse là où c’est nécessaire.

Des orientations qui devront être déclinées localement

Si l’association des directrices et directeurs d’hôpitaux a salué ces mesures, d’autres les jugent insuffisantes par rapport aux attentes des professionnels. Ainsi, un nouveau collectif « Santé en danger » cherche à fédérer les insatisfactions qui persistent. Force est de constater que le manque de précisions sur les mesures de simplification est source de revendication.

Le Ministre a rappelé ne rien vouloir imposer nationalement. La mise en œuvre de ces mesures tant attendues reposera donc sur le top management hospitalier.