Viva Technology : un avant-goût de demain ?

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VivaTech, saison 4, c’était le 16, 17 et 18 mai dernier à Paris ! Rassemblement incontournable des innovateurs, on se bousculait dans les travées du parc des expositions pour voir le taxi volant ou le robot chirurgien. Le président de la République ouvrait le bal des « pitchs » en prônant une Europe numérique devant un parterre de célébrités de la tech : le patron de Huawei Ren Zhengfei, Jack Ma le patron d’Alibaba et des innovateurs de tous bords (grands groupes, institutions publiques et start-ups). De la smart city à la mobilité du futur, l’exploitation de la donnée devient le nouveau paradigme des systèmes urbains. Retour sur une journée sous le signe de la data : moteur de l’innovation

La révolution de la data est en marche

Nous procréons 2,5 trillions d’octets de données tous les jours. Ces données correspondent à des informations sur notre quotidien : images, vidéos, messages, localisation GPS, achats en ligne, etc. En arpentant les différents stands du salon, on se rend compte que la capacité de la société marchande et des institutions publiques à analyser ce volume de données leur permettent de calibrer de façon précise les services et produits de demain : l’innovation. L’expérience client optimisée, l’individuation de nos comportements pour accéder à un sur-mesure sous-tendent les innovations présentées sur le salon. Le traitement de la donnée via des algorithmes, l’intelligence artificielle, la reconnaissance faciale, la réalité virtuelle servent visiblement ce but : la connaissance de l’individu pour être en capacité de lui proposer ce qu’il désire. La simplicité, la praticité de l’utilisation sont les étapes suivantes pour remporter son adhésion. La « Maison Google » du salon est un archétype de cette immixtion de la donnée dans chaque instant de notre quotidien. On pousse la porte, un simple « Ok Google » nous permet de baisser les stores, mettre notre musique préférée, reprendre notre série où nous l’avions laissé. Dans la cuisine, notre four est préchauffé pendant que la recette de macarons sans nos allergènes défile sous nos yeux grâce à l’intelligence artificielle de Google Assistance. Répondre au téléphone à vélo ou changer la musique, rien de plus simple avec le vêtement connecté, une tape sur la manche suffit. Le cloud est devenu la carte d’identité du consommateur que nous sommes ; la question est jusqu’où devons-nous nous laisser guider ?

Exploiter la data pour gérer un système urbain complexe

VivaTech s’est positionné comme un acteur majeur de l’innovation en matière de mobilité : voiture autonome, vélo à hydrogène, voiture volante, etc.

Mobilité et bilan carbone

En s’attardant sur un challenge entre start-ups de la mobilité proposant des solutions B to B à un grand groupe, on pouvait observer comment le traitement de la donnée pouvait améliorer la performance économique de l’entreprise. L’une d’entre elles développe une solution de mobilité (MaaS – Mobility as a Service) du type « citymapper » pour les employés. Accompagnée de l’application, l’entreprise dispose d’une plateforme web l’aidant à piloter la mobilité des collaborateurs grâce à de la donnée en temps réel sur la mobilité de ceux-ci, mais aussi par un management optimisé de leurs coûts et de leur bilan carbone. Les bons « commuters » utilisant des modes doux sont récompensés par de la monnaie virtuelle appelée « seeds ». La start-up vend une productivité accrue de l’entreprise en diminuant les temps de trajet des salariés. Cette start-up n’était pourtant pas chinoise…

Mobilité et sécurité

Chez Thales, nous nous sommes mesurés à l’intelligence artificielle (IA). Affublés d’un casque de réalité virtuelle, manettes en main, nous avons piloté un métro ! Cette animation ludique faisait la promotion d’une IA plus sécurisée et plus confortable que le pilotage humain. Notre piètre prestation légitime ce postulat. Nous laissons le soin aux entreprises du ferroviaire d’expliquer cela aux cheminots. L’IA, pratique qui a pour objet la compréhension de mécanismes de la cognition et de la réflexion, et leur imitation par un dispositif matériel et logiciel, à des fins d’assistance ou de substitution à des activités humaines, intègre aujourd’hui toutes les sphères de la mobilité. Au stade de briques technologiques en devenir, la complexité de l’application de l’IA aux transports ferroviaires dépend de l’environnement extérieur. Par exemple, une IA appliquée à un tramway est plus compliquée à mettre en place compte tenu d’un environnement urbain plus imprévisible. On peut imaginer que l’interopérabilité des systèmes de mobilité est un enjeu des constructeurs et des opérateurs de transport pour anticiper une autonomisation annoncée de 20% des objets motorisés en 2030. Quand on assiste aujourd’hui à des hackings de centrales thermiques en Ukraine, le véhicule devenu un système de véhicules peut interroger sur sa vulnérabilité face aux cyberattaques!

Au pays des innovateurs, les plateformes sont reines

Alors qu’Emmanuel Macron incitait de passer de la start-up à la scale up, (c’est-à-dire plus vraiment une start-up – car plus mature – ni tout à fait une société pleinement établie, puisqu’en pleine croissance), on pouvait voir que les mariages forcés entre start-ups et grands groupes sont courants. Les start-ups en collaboration avec les géants du numérique sont les apporteurs de solutions et viennent se plugger au data lake[1] des grands groupes pour proposer une valorisation inédite de la data et cocréer des services. La logique de concentration des données s’amplifie dont l’ascension fulgurante d’Amazon laisse présager une lutte monopolistique entre puissances américaines et asiatiques.

Dans son best-seller « Homo Deus », l’historien israélien prophétisait l’ère du dataïsme. Une chose est sûre, l’aide à la décision nous interroge sur la réalité de notre libre arbitre. Sans tomber dans une technophobie stérile, les acteurs publics doivent prendre en compte le nouveau paradigme posé par la data.

 

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[1] Data lake est une méthode de stockage des données utilisée par le big data. Ces données sont gardées dans leurs formats originaux ou sont très peu transformées.

Pour en savoir plus sur notre expertise en éco-systèmes d’innovation et smart city, RV sur notre page Practices / Secteur Public