L’envers du décor : quand un ancien client devient consultant

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Après avoir occupé différentes positions dans l’administration pendant une dizaine d’années, Victor Davet a décidé de « sauter le pas » et de passer de l’autre côté du décor en venant travailler en tant que manager chez CMI dans la practice Secteur public. Cette évolution a représenté un changement professionnel important, mais ses expériences précédentes apportent à Victor de nombreux outils et codes très utiles dans son nouveau métier de consultant.

Aliénor Courvalin, également manager dans la practice Secteur public, propose à Victor de nous livrer son retour d’expérience.

 

Aliénor : De client à prestataire, il n’y a qu’un pas ! Qu’est-ce-qui t’a donné envie de passer « de l’autre côté du miroir » ?

Victor : Après plus de 10 ans dans différentes administrations, j’éprouvais toujours l’envie de travailler sur des sujets des politiques publiques, qui me passionnent, tout en développant de nouvelles compétences et en changeant de perspective. Devenir consultant, c’était pour moi l’occasion d’apprendre un nouveau métier, de nouvelles méthodes de travail, tout en ayant la chance d’aborder des sujets très variés. J’ai donc toqué à la porte de CMI pour savoir si mon profil pouvait être intéressant pour le cabinet.

Egalement, n’étant pas fonctionnaire, j’avais aussi paradoxalement envie d’un emploi stable !

 

Aliénor : Cela fait plus d’un an que tu es arrivé chez CMI. Est-ce que le métier de consultant correspond à l’image que tu t’en étais faite en tant que client ?

Victor : En tant que client, on soupçonne facilement les consultants de nous « revendre la même soupe ». Avec une année de recul, ce n’est pas ce que j’ai constaté : chaque mission suppose une analyse spécifique, une appropriation des sujets et du contexte, ainsi qu’une adaptation de la méthodologie.

Egalement, je ne me rendais pas bien compte du temps réel que nécessite telle ou telle action prévue dans le cadre d’une mission. Pourtant, un consultant doit apprendre à évaluer et compter son temps puisque la viabilité de l’entreprise en dépend. A contrario dans l’administration, on répond aux échéances et aux urgences, mais notre temps n’a pas de valeur en tant que tel.

 

Aliénor : Quel est l’élément qui t’a le plus marqué depuis ton arrivée ?

Victor : Je pense que c’est combien on contribue à la définition de la stratégie du client : on est loin d’être de simples « prestataires », on se place comme un véritable partenaire du client. C’est évidemment le plus intéressant.

 

Aliénor : Comment as-tu vécu ce changement de posture ?

Victor : J’ai dû apprendre à mieux compter mon temps et développer mon sens commercial, ce qui n’était pas naturel au début.

Les relations avec d’anciens collègues se passent bien. Si on montre qu’on est à présent bien à leur service, on peut garder des relations chaleureuses qui facilitent le travail.

J’éprouve une légère frustration à devoir finir une mission sans aller jusqu’à la décision ou la mise en œuvre. Cela dit, c’est un sentiment qu’on éprouve souvent dans l’administration !

 

Aliénor : En quoi ton expérience passée dans la fonction publique t’est-elle utile dans ton nouveau métier ?

Victor : Mon expérience est très utile pour la connaissance de certains sujets, évidemment.

En « parlant la langue », on comprend mieux les jeux d’acteurs et les attentes ou positions qui ne sont pas toujours exprimées explicitement. Ça permet de mettre les interlocuteurs en confiance et d’être plus pertinents dans les analyses.

Egalement, dans la construction des livrables, je pense que mon expérience m’apporte beaucoup. On a parfois tendance à vouloir démontrer notre utilité pour le client par le nombre de « slides » ou de « pages » qu’on produit alors que les notes aux ministres ne doivent pas dépasser deux pages. Etre utile, c’est souvent être synthétique, ce qui n’est pas plus facile.

 

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